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Ce numéro spécial de la revue Norois rend compte des résultats des travaux qui interrogent la manière dont les politiques publiques environnementales transforment l’enseignement agricole secondaire et supérieur. Les contributions de ce numéro montrent que, dans cet enseignement, la place des savoirs agroécologiques est en progression. Elles analysent également les ambiguïtés des politiques publiques dont les solutions apparaissent souvent technocentrées. Elles dévoilent aussi les modes de réception des savoirs agroécologiques chez les publics en formation. Les changements de pratiques en agriculture en faveur d’un plus grand respect de la biodiversité sont évoqués dans le débat public lors d’actions des mouvements écologistes et lorsque sont publiées des études dévoilant les effets des pesticides sur l’alimentation et la santé, en particulier sur celle des agriculteurs, qui sont les plus exposés aux maladies (Jas, 2010). Les regards se portent plus rarement sur l’évolution de l’offre de formations de l’enseignement agricole, qui est pourtant un outil central des politiques publiques environnementales. En effet, la formation des professionnels en agriculture, notamment celle des agriculteurs, est un moyen d’agir en faveur du développement de « systèmes de production agroécologique ou de systèmes de culture à bas niveau d’intrants » (Olry et al., 2016, p. 36). L’enseignement agricole, qui accueille, en 2023, près de 170 000 élèves, apprentis et étudiants, comprend des formations secondaires (techniques, générales et technologiques) et des formations supérieures courtes et longues. Les filières dans cet enseignement y sont majoritairement non agricoles et s’inscrivent dans d’autres secteurs professionnels qui sont eux-aussi concernés par les politiques publiques environnementales, notamment celui des aménagements paysagers et de la protection de la nature (Benet Rivière, 2022).