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November 13, 2025

Développement de l’esprit critique chez les lycéens : quels effets d’un dispositif de lutte contre les fake news ? - Innovation Pédagogique et transition
De l'agir sur à l'agir avec
Même si des pouvoirs autoritaires nient leur existence, les crises écologiques et sociales continuent à s’aggraver. Pour en sortir, la bonne volonté ne suffira pas. Leur apporter une solution suppose de reconnaître qu’elles s’enracinent dans une autre crise, d’ordre épistémique. Tel est l’argument de ce livre.

La conception traditionnelle du savoir, présente depuis l’Antiquité avec Platon, renouvelée par la science classique avec Descartes et se prolongeant jusqu’à Bachelard, est porteuse d’un imaginaire de puissance qui promet au philosophe ou au savant la maîtrise de toute chose.

Or une autre science émerge qui n’a pas pour vocation de dompter la nature et de surplomber la société mais d’agir avec elles, de promouvoir des interactions et des perspectives partagées grâce à l’association de savoirs (académiques, expérientiels, professionnels…).  Cette approche, où le sujet connaissant n'est plus spectateur mais acteur impliqué, caractérise aujourd'hui une science citoyenne dont Machiavel a été un des précurseurs. Elle se déploie à partir de divers champs : de la physique avec l’Ecole de Copenhague à la philosophie et aux sciences sociales avecFeyerabend et son anarchisme méthodologique, Habermas, Honneth ou Fraser pour l’Ecole de Francfort, les pragmatistes de Dewey à Latour, les féministes comme Haraway et Harding, les auteurs du Sud global de Mariàtegui à Quijano. Toutes ces contributions déconstruisent les dogmatismes et facilitent une reconstruction démocratique. Malgré les tentatives d’invalidation auxquelles elles se heurtent, elles s’avèrent indispensables pour surmonter les défis socio-écologiques.
La démocratie du faire : l’action concrète au service d’un empowerment écologique | Cairn.info
Faut-il partager ou épargner les terres ? Pourquoi le dilemme agriculture-biodiversité est dépassé
Le rapport EAT-Lancet publié il y a quelques jours confirme cette responsabilité à une échelle plus globale. Il montre que les systèmes alimentaires figurent parmi les principaux moteurs du dépassement de plusieurs limites planétaires, notamment pour la biodiversité, l’usage des terres et les cycles de l’azote et du phosphore. Pour la première fois, ce rapport propose des « limites alimentaires sûres » qui relient directement nos modes de production et de consommation à la stabilité écologique de la planète.
Designer pour un monde vivant - Penser l’habitabilité dans nos interdépendances à la biodiversité
La pensée de Nicolas Roesch met en évidence l’interdépendance entre l’habitabilité humaine et la biodiversité, en soulignant la déconnexion croissante des individus vis-à-vis du vivant. Cette rupture, héritée de la modernité et de la culture humanocentrée, limite la capacité des humains à comprendre leur place dans un écosystème partagé. Ce changement de perspective basée sur l’empathie permettrait de réinventer nos modes d’habiter la Terre, en intégrant pleinement la biodiversité comme condition essentielle de la vie humaine et de la pérennité des écosystèmes.
Ouvrages en débat | Cairn.info
voir : La vie sociale des haies. Enquête sur l’écologisation des mœurs
l’ouvrage montre que les haies ne forment pas seulement un « corridor écologique » mais aussi un « corridor sociologique » (p. 7). Cette sociologie ne doit pas être comprise au sens restrictif du terme, car son approche interdisciplinaire lui permet de rendre compte des différents échelons reliant l’agriculteur du bocage à des « structures sociales » (p. 7) plus vastes, lesquelles sont à la fois historiques, géographiques, économiques et juridiques.
Les IA « hallucinent »… et ce n’est pas (forcément) un problème | Outils Froids
À vouloir enfermer les modèles de langage dans le carcan de la Vérité, nous les condamnons à l’échec, tout du moins selon nos critères de validation habituels (parce que, soyons clairs, eux s’en fichent totalement). Adopter la perspective pragmatiste, c’est au contraire reconnaître leur aptitude à générer des pistes, à enrichir l’analyse, à accélérer l’exécution. Cela suppose d’assumer leurs limites, de concevoir des garde-fous techniques et organisationnels, et surtout de guider leur évolution à partir de l’observation concrète des usages : ce qui fonctionne, ce qui échoue, ce qui apporte de la valeur ou des risques. En ce sens, les retours d’expérience réels doivent primer sur des critères abstraits, souvent déconnectés des contraintes opérationnelles.
Atlas féral, – Histoires vraies et proliférantes des résistances aux infrastructures humaines – Éditions Wildproject
À travers une multiplicité d’études de cas, l’Atlas féral documente l’apparition planétaire des écologies férales – c’est-à-dire des proliférations hors de tout contrôle qui se déclenchent en ­réaction aux infrastructures humaines.
Les jeunes ingénieurs face aux urgences environnementales - Presses des Mines
S’appuyant sur des témoignages d’élèves et d’enseignants, cet ouvrage décrit les trois phases d’un processus allant de la prise de conscience des urgences environnementales à l’engagement professionnel, en passant par un changement de vision, l’élaboration de convictions et l’adoption de nouveaux comportements. Il met également en lumière le rôle du collectif étudiant et de l’écosystème académique dans l’accompagnement de ce cheminement.