15090 shaares
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"Le premier paradoxe, c’est que la faune sauvage, qu’on se représente pourtant comme non soumise à l’homme, par opposition aux animaux domestiques directement sous le contrôle de l’homme, doit être gérée. Cette gestion donne lieu à controverse, car elle renvoie à notre question initiale : quelles natures voulons-nous ? Et ce nous est pluriel. La difficulté que l’on affronte est donc de gérer dans un même temps la diversité biologique et la diversité culturelle. Gérer des écosystèmes et des interactions entre espèces et milieux n’est pas simple, puisque l’état de l’un dépend de la présence ou de l’état de l’autre et que cette gestion doit être envisagée selon les espèces à des échelles de temps ou d’espace radialement différentes. Tenter de concilier les représentations contradictoires que se font de la nature les pêcheurs, les chasseurs, les touristes, les environnementalistes, les éleveurs, les agriculteurs tient aussi de la gageure dans une société démocratique et complexe. Tenir compte dans un même temps de tous ces facteurs demande en effet un effort interdisciplinaire que l’état d’avancement de la biologie de la conservation ne peut pas toujours fournir."