15090 shaares
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"nous avons remonté la filière de la pâte à papier et plongé dans les méandres de l’industrialisation des forêts.
Nous avons convergé depuis le Finistère, le Perche, les Cévennes, la Drôme, Lyon, Marseille ou encore la région parisienne vers les sous-bois aux couleurs d’automne de la Montagne limousine. Depuis un siècle, sur ce bout de terre du centre de la France, des arbres ont été plantés en rangs bien serrés et la machine industrielle forestière s’est mise en branle, maltraitant inlassablement les corps et les écosystèmes. Une réalité bien loin de la forêt fantasmée par les chantres du développement personnel qui y voient une possibilité de déconnexion et de ressourcement, ou par les classes aisées qui la prennent d’assaut pour y télétravailler au grand air.
3
Derrière le mirage vert d’une filière qui se prétend écolo et renouvelable, les suicides se multiplient parmi les salarié·es de l’Office national des forêts et de gigantesques coopératives forestières accaparent la « ressource bois ». Les entreprises les plus fortunées rachètent et plantent des arbres à marche forcée sur des terres paysannes, prétendant ainsi compenser leurs émissions de CO2. Tout cela avec le soutien du ministère de l’Agriculture et plus largement de l’État, dont la police n’hésite pas à s’acharner sur les habitant·es qui tentent de faire exister un autre discours sur la « gestion » de la forêt.
figure im1
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Depuis les sentiers à l’ombre des bois, on a suivi le bruit des tronços et des abatteuses autant que l’écho des chants de lutte. On a écouté les récits de celles et ceux qui ont été arraché·es à leurs territoires, anciennes colonies, pour fournir une main-d’œuvre bon marché à l’industrie galopante et qui, malgré l’épuisement, ne se laissent pas abattre. Ou encore de celles et ceux pour qui la forêt est une question de survie, un espace de refuge, et de toutes les personnes qui, à la lisière des logiques productivistes, tissent d’autres rapports aux mondes forestiers en expérimentant des imaginaires et des pratiques émancipatrices."
Nous avons convergé depuis le Finistère, le Perche, les Cévennes, la Drôme, Lyon, Marseille ou encore la région parisienne vers les sous-bois aux couleurs d’automne de la Montagne limousine. Depuis un siècle, sur ce bout de terre du centre de la France, des arbres ont été plantés en rangs bien serrés et la machine industrielle forestière s’est mise en branle, maltraitant inlassablement les corps et les écosystèmes. Une réalité bien loin de la forêt fantasmée par les chantres du développement personnel qui y voient une possibilité de déconnexion et de ressourcement, ou par les classes aisées qui la prennent d’assaut pour y télétravailler au grand air.
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Derrière le mirage vert d’une filière qui se prétend écolo et renouvelable, les suicides se multiplient parmi les salarié·es de l’Office national des forêts et de gigantesques coopératives forestières accaparent la « ressource bois ». Les entreprises les plus fortunées rachètent et plantent des arbres à marche forcée sur des terres paysannes, prétendant ainsi compenser leurs émissions de CO2. Tout cela avec le soutien du ministère de l’Agriculture et plus largement de l’État, dont la police n’hésite pas à s’acharner sur les habitant·es qui tentent de faire exister un autre discours sur la « gestion » de la forêt.
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Depuis les sentiers à l’ombre des bois, on a suivi le bruit des tronços et des abatteuses autant que l’écho des chants de lutte. On a écouté les récits de celles et ceux qui ont été arraché·es à leurs territoires, anciennes colonies, pour fournir une main-d’œuvre bon marché à l’industrie galopante et qui, malgré l’épuisement, ne se laissent pas abattre. Ou encore de celles et ceux pour qui la forêt est une question de survie, un espace de refuge, et de toutes les personnes qui, à la lisière des logiques productivistes, tissent d’autres rapports aux mondes forestiers en expérimentant des imaginaires et des pratiques émancipatrices."