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voir : La démocratie a-t-elle besoin de la science ? Pierre Papon CNRS Éditions, 2020, 322 p.
Pierre Papon (professeur honoraire à l’École supérieure de physique et chimie industrielles de Paris) prend la plume sur la base de trois constats contrastés : l’effet globalement positif de la science sur le progrès des connaissances et des modes de vie ; le fait que la confiance encore élevée de l’opinion publique envers la recherche scientifique s’accompagne d’une inquiétude envers certaines implications sociales et environnementales (notamment le nucléaire, les OGM, les changements climatiques liés à l’usage massif de machines ou encore l’intelligence artificielle) ; enfin une « post-vérité » montante, nourrie par le sentiment que les experts confisquent la décision, ce qui alimente une méfiance envers la science elle-même. Il est donc urgent de réhabiliter la confiance en la science. De là trois parties : clarifier la méthode scientifique, redéfinir l’expertise et renforcer le rôle de la science en démocratie, que l’auteur estime être celui d’une « vigie ».
Réaliser la Terre. Prise en charge du vivant et contrat territorial. Hervé Brédif Éditions de la Sorbonne, 2021, 411 p.
« Réaliser la Terre » signifie pour H. Brédif opérer une « transformation » des façons d’agir par la renaissance du local-territorial. Le point fort de l’ouvrage se situe là, à cette échelle du processus d’écologie territoriale visant à « l’optimisation du métabolisme territorial » (p. 140). Comment y parvenir ? H. Brédif commence par proposer une autre approche du territoire remettant en cause les quatre définitions classiques existantes (biophysique, politique et institutionnelle, socioculturelle, économique). Le lecteur est en droit de s’interroger sur cette déconstruction (très intéressante) de la notion de territoire, considérée ici comme dépassée. La figure n° 23, p. 161, est bien représentative des différentes approches discutées. Partant de cette critique, l’auteur propose plutôt de penser la territorialité humaine comme un système de relations, un processus de coconstruction allant jusqu’à l’idée d’une relation entre nature et culture qui se matérialise dans une dimension stratégique faisant « méta-territoire » (p. 175). En fait, pour faire simple, le territoire définit l’espace d’un projet commun, ou d’objectifs partagés, autour duquel se coordonnent les acteurs. Les quatre approches connues du territoire s’intègrent dans cette nouvelle définition sans se limiter à une en particulier.
La mort de la nature. Les femmes, l’écologie et la révolution scientifique. Carolyn Merchant Wildproject, 2021, 448 p.
Elle commence par étudier l’« imaginaire dominant » du XVIe siècle qui assimile femme et nature : la figure de la « mère nourricière » domine les représentations et organise un rapport au monde structuré par une capacité féminine à entretenir une certaine harmonie (p. 37). Cependant, note l’historienne, « une autre image contradictoire […] prédominait également : une nature sauvage et incontrôlable qui pouvait provoquer violence, orages, sécheresses et un chaos généralisé » (p. 37). La symbolique nourricière permettait de contenir les pulsions destructrices et déployait un réseau cohérent de valeurs. En l’occurrence, le début de l’époque moderne est marqué par la modalité analogique de compréhension du monde qui permet de penser le parcours du microcosme au macrocosme. C. Merchant passe en revue les thèmes littéraires de la Renaissance associés à la nature comme mère nourricière. De Richard Hooker à Philip Sydney en passant par Shakespeare, la matière fictionnelle densifie une représentation transformée peu à peu en lieu commun.
Pierre Papon (professeur honoraire à l’École supérieure de physique et chimie industrielles de Paris) prend la plume sur la base de trois constats contrastés : l’effet globalement positif de la science sur le progrès des connaissances et des modes de vie ; le fait que la confiance encore élevée de l’opinion publique envers la recherche scientifique s’accompagne d’une inquiétude envers certaines implications sociales et environnementales (notamment le nucléaire, les OGM, les changements climatiques liés à l’usage massif de machines ou encore l’intelligence artificielle) ; enfin une « post-vérité » montante, nourrie par le sentiment que les experts confisquent la décision, ce qui alimente une méfiance envers la science elle-même. Il est donc urgent de réhabiliter la confiance en la science. De là trois parties : clarifier la méthode scientifique, redéfinir l’expertise et renforcer le rôle de la science en démocratie, que l’auteur estime être celui d’une « vigie ».
Réaliser la Terre. Prise en charge du vivant et contrat territorial. Hervé Brédif Éditions de la Sorbonne, 2021, 411 p.
« Réaliser la Terre » signifie pour H. Brédif opérer une « transformation » des façons d’agir par la renaissance du local-territorial. Le point fort de l’ouvrage se situe là, à cette échelle du processus d’écologie territoriale visant à « l’optimisation du métabolisme territorial » (p. 140). Comment y parvenir ? H. Brédif commence par proposer une autre approche du territoire remettant en cause les quatre définitions classiques existantes (biophysique, politique et institutionnelle, socioculturelle, économique). Le lecteur est en droit de s’interroger sur cette déconstruction (très intéressante) de la notion de territoire, considérée ici comme dépassée. La figure n° 23, p. 161, est bien représentative des différentes approches discutées. Partant de cette critique, l’auteur propose plutôt de penser la territorialité humaine comme un système de relations, un processus de coconstruction allant jusqu’à l’idée d’une relation entre nature et culture qui se matérialise dans une dimension stratégique faisant « méta-territoire » (p. 175). En fait, pour faire simple, le territoire définit l’espace d’un projet commun, ou d’objectifs partagés, autour duquel se coordonnent les acteurs. Les quatre approches connues du territoire s’intègrent dans cette nouvelle définition sans se limiter à une en particulier.
La mort de la nature. Les femmes, l’écologie et la révolution scientifique. Carolyn Merchant Wildproject, 2021, 448 p.
Elle commence par étudier l’« imaginaire dominant » du XVIe siècle qui assimile femme et nature : la figure de la « mère nourricière » domine les représentations et organise un rapport au monde structuré par une capacité féminine à entretenir une certaine harmonie (p. 37). Cependant, note l’historienne, « une autre image contradictoire […] prédominait également : une nature sauvage et incontrôlable qui pouvait provoquer violence, orages, sécheresses et un chaos généralisé » (p. 37). La symbolique nourricière permettait de contenir les pulsions destructrices et déployait un réseau cohérent de valeurs. En l’occurrence, le début de l’époque moderne est marqué par la modalité analogique de compréhension du monde qui permet de penser le parcours du microcosme au macrocosme. C. Merchant passe en revue les thèmes littéraires de la Renaissance associés à la nature comme mère nourricière. De Richard Hooker à Philip Sydney en passant par Shakespeare, la matière fictionnelle densifie une représentation transformée peu à peu en lieu commun.