15090 shaares
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"Associer les geeks à des autistes est depuis un vingt ans un lieu commun du discours sur les technologies.
Dans l’épisode précédent, Marion Coville m’a convaincu d’une chose : l’idée qu’il y aurait une surprésentation d’autistes parmi les geeks est une construction qui a deux défauts majeurs. 1. Elle repose sur une conception restreinte de l’autisme et 2. Elle a des conséquences néfastes, sur les autistes, et même sur ceux qui sont vraiment des geeks.
Marion m’a convaincu aussi que critiquer les technos au motif que leur créateurs étaient des autistes est une critique pauvre. D’abord parce que ça repose en général sur une vision très étroite de ce que c’est que l’autisme, mais aussi parce que ça évite de penser les choses de manière plus systémique. Par exemple, si on oublie que le but d’un réseau social est très vite de gagner de l’argent par la publicité, la critique qui pathologise les fonctionnalités passe à côté du vrai problème.
Mais voilà, il y a un fait : nombre de témoignages d’autistes attestent que la communication numérique leur convient mieux que la communication en présence. Marion elle-même me l’a dit à la toute fin de l’épisode précédent. Toute sa vie, elle l'a construite grâce à Internet. Ses relations sociales, sa vie sexuelle, sa vie de chercheuse sur le numérique.
Quoi faire de ça ? Comment résister à la tentation d’utiliser cet argument pour faire de la communication numérique une communication réduite, mutilée parce qu’elle convient à des gens qui ont des problèmes avec la vie physique ?"
Dans l’épisode précédent, Marion Coville m’a convaincu d’une chose : l’idée qu’il y aurait une surprésentation d’autistes parmi les geeks est une construction qui a deux défauts majeurs. 1. Elle repose sur une conception restreinte de l’autisme et 2. Elle a des conséquences néfastes, sur les autistes, et même sur ceux qui sont vraiment des geeks.
Marion m’a convaincu aussi que critiquer les technos au motif que leur créateurs étaient des autistes est une critique pauvre. D’abord parce que ça repose en général sur une vision très étroite de ce que c’est que l’autisme, mais aussi parce que ça évite de penser les choses de manière plus systémique. Par exemple, si on oublie que le but d’un réseau social est très vite de gagner de l’argent par la publicité, la critique qui pathologise les fonctionnalités passe à côté du vrai problème.
Mais voilà, il y a un fait : nombre de témoignages d’autistes attestent que la communication numérique leur convient mieux que la communication en présence. Marion elle-même me l’a dit à la toute fin de l’épisode précédent. Toute sa vie, elle l'a construite grâce à Internet. Ses relations sociales, sa vie sexuelle, sa vie de chercheuse sur le numérique.
Quoi faire de ça ? Comment résister à la tentation d’utiliser cet argument pour faire de la communication numérique une communication réduite, mutilée parce qu’elle convient à des gens qui ont des problèmes avec la vie physique ?"