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Les animaux sont tout. Ils sont eux-mêmes, certes, mais surtout ce que nous faisons d’eux. Nous, les humains. Car chaque fois que nous parlons des animaux, nous ne parlons en vérité que de leur animalité : l’état animal que nous décrétons inférieur. Ainsi nous animalisons les animaux, nous les rendons tuables et sans peine nous les tuons. Cet état animal, affirment des humains, n’est pas le propre des animaux, il est également celui de certains humains. Ces autres : les femmes, les prolétaires, les minorités raciales qui, ni homme, ni bourgeois, ni blanc, ont été exclus de la communauté morale par le viol, par l’usine, par le fouet, par l’en fu mage des grottes, par la persécution et par l’enfermement. Car animalisés. Livre tout autant théorique qu’auto-bio graphique, Ainsi l’animal et nous appelle à reconnaître la totalité de la question animale, en laquelle toutes les questions de notre monde se rejoignent. Il devient dès lors possible de tenir ensemble tout ce qui va ensemble, de défaire tout ce qui a été fait. Puis de tout refaire.
Selon la forme et la densité qu'ils prennent les liens que les humains nouent avec les animaux, les plantes et, plus généralement les non-humains, déterminent largement les modes d'organisation sociale et politique.
france cul : Dans son nouveau livre, l'anthropologue Charles Stépanoff montre comment notre rapport au vivant influe sur nos modes d’organisation sociale et politique. En quoi cette vision moins occidentalo-centrée permet-elle de revisiter notre conception de l’écologie politique ?
Le texte se compose de trois parties écrites chacune par un auteur. Chacun a sa propre filiation théorique [3], mais tous pensent largement à partir des travaux de Bruno Latour en disant dépasser sa réflexion pour y intégrer le non-humain technique. Ils proposent une contre-enquête (qui s’intéresse aux mondes qui se ferment et aux communs négatifs) et une contre-théorie de l’acteur-réseau (pour décrire les infrastructures en train de s’effondrer et les mondes en train de se défaire). Le capitalisme est un héritage à fermer correctement : il s’agit d’avoir avec lui un rapport pragmatique car il reste nécessaire pour la subsistance de millions de personnes, tout en étant sans concession avec lui sur le plan cosmologique et politique.
Introduire l’éthique végétale dans le contexte de l’agriculture suppose de passer d’une compréhension discursive à une raison pratique, de l’éthique déontologique à l’éthique des vertus. Une première étape est de mesurer les obstacles qu’introduit la modernité dans la pensée éthique elle-même, sous la forme d’a priori utilitaristes et moralistes : l’agriculture serait intrinsèquement instrumentale, se nourrir serait un acte de prédation, et une éthique végétale aurait vocation à normaliser l’action humaine. Ces a priori reposent sur une pensée généraliste décontextualisée, qui tend à occulter la multiplicité des agricultures, des modes de relation au vivant et des situations concrètement vécues. Pour y remédier, il est nécessaire de s’écarter d’un solutionnisme global et de renforcer le socle des vertus, initialement laissées à l’écart des réflexions environnementales. J’aborderai trois aspects de cette démarche, en m’appuyant sur le projet PlantCoopLab qui étudie les relations de coopération avec les plantes dans les activités de production nourricière. 1/ La vertu prouve son excellence, non en général mais en particulier : il importe donc de s’intéresser aux marges dans lesquelles les agricultures écologisées s’inventent à partir d’initiatives singulières. 2/ La vertu est exemplaire, elle ne reste jamais isolée et participe de l’action collective : il est donc essentiel de la considérer, non comme une nécessité privée, mais comme une question d’intérêt public. 3/ La vertu confère un « devenir-moral » à autrui dans l’acte de coopérer : le travail agricole et ses vertus ne pouvant être dissociés du « travail » (ou agentivité) des plantes, ceci conduit à élargir la compréhension de l’agir moral en la situant d’emblée au sein de communautés interspécifiques et à concevoir de nouvelles formes instituantes, telles qu’un « Parlement des plantes ».
"Les rapports entre sujets et objets du monde peuvent être considérés comme des retraductions successives d’expériences antérieures.
On peut ainsi faire les hypothèses suivantes :
Les expériences de sensation ont comme produit chez les sujets qui les éprouvent l’existence d’entités du monde qui leur sont externes.
Les expériences de perception ont pour produit l’existence d’objets pour l‘activité des sujets.
Les expériences de représentations sont donc des transformations d’entités externes en entités internes aux sujets, susceptibles de survenir en leur absence immédiate.
Les expériences de découverte ont comme produit des transformations d’objets donnant lieu à représentations, et plus précisément des objets de savoirs et de connaissances.
Les expériences de conduite (ou d’ingénierie) des actions sont des expériences de transformation de représentations relatives à la conduite des actions."
On peut ainsi faire les hypothèses suivantes :
Les expériences de sensation ont comme produit chez les sujets qui les éprouvent l’existence d’entités du monde qui leur sont externes.
Les expériences de perception ont pour produit l’existence d’objets pour l‘activité des sujets.
Les expériences de représentations sont donc des transformations d’entités externes en entités internes aux sujets, susceptibles de survenir en leur absence immédiate.
Les expériences de découverte ont comme produit des transformations d’objets donnant lieu à représentations, et plus précisément des objets de savoirs et de connaissances.
Les expériences de conduite (ou d’ingénierie) des actions sont des expériences de transformation de représentations relatives à la conduite des actions."
Souvent considéré comme illégitime au regard des critères disciplinaires qui « font science » (https://www.eyrolles.com/Sciences/Livre/penser-comme-un-rat-9782759224630/ Vinciane Despret), le rapport que nous entretenons aux êtres et aux choses du monde que nous habitons peut au contraire être analysé comme un construit d’expérience, matériau de recherche, qui nous renseigne sur la simultanéité et la consubstantialité de la construction des sujets dans l’activité et de l’activité elle-même en évitant substantification et réification des concepts d’analyse du chercheur (https://www.gallimardmontreal.com/catalogue/livre/reification-petit-traite-de-theorie-critique-la-honneth-axel-9782070782925).Distinguer dans les construits d’expérience le « soi » défini comme unité de perception d’engagement dans un activité, le « moi » comme unité de représentation de soi en activité et le « je » comme image de soi donnée par soi à autrui ou à soi-même peut y contribuer.
"L’école d’été « Soi-même comme la Terre » s’adresse aux enseignants, chercheurs, formateurs, praticiens, étudiants et à toute personne intéressée par les questions socio-écologiques, désireux de se familiariser avec des contenus théoriques et pratiques qui développent nos qualités d’attention et de considération envers le vivant et génèrent des actions favorisant un soin de soi, des autres (humains et autres qu’humains) et de la Terre."
"Dans Éconarration, qui paraît le 16 février aux éditions bordelaises Le Bord de l'eau, Angela Biancofiore et Clément Barniaudy reviennent sur l'expérience Des ateliers d’écriture pour transformer notre relation au vivant, fondée sur l'éthique du care"
"Cette 5ème édition sera également l’occasion d’asseoir la dimension résolument citoyenne et pédagogique de notre projet, par le renforcement des nouveaux formats participatifs et le déploiement de l’Université du vivant, dont la première promotion fut un véritable enchantement."
"La relationalité, en tant que concept et cadre théorique, est devenue une composante essentielle dans les sciences, théories et politiques contemporaines. Son importance transversale se manifeste dans sa description comme un changement de paradigme dans les sciences, un tournant relationnel dans la philosophie et la théorie, et une nouvelle finalité de la politique. Ce colloque vise à établir des liens entre les sciences, théories et politiques contemporaines en se concentrant sur les différentes façons dont ces dernières abordent et intègrent la relationalité biologique, comprise comme l'enchevêtrement des entités vivantes entre elles à différentes échelles (cellulaire, physiologique, multi-espèces, écosystémique, planétaire, etc.) et avec des entités non vivantes (polluants, machines, matière elle-même, etc.)."
Tour d'horizon des penseur du vivant
Critique de 2 ouvrages
"L’artificialisation des sols, en lien avec l’étalement urbain, est aujourd’hui l’une des causes premières du changement climatique et d’érosion de la biodiversité. Dans le contexte de l’objectif « Zéro artificialisation nette » (ZAN), le Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie (CREDOC) propose une analyse croisée des données sur l’artificialisation des sols et les perceptions de la population française sur leur qualité de vie. Quelles sont les attentes en la matière de la population française ? Comment se situe le besoin de proximité à la nature associée au bien-être et au cadre de vie par rapport au souhait d’un accès facilité à des biens et services nombreux davantage présents dans les espaces artificialisés ?"
"Depuis quelques années, les mobilisations pro-animaux suscitent une attention publique particulière : aux associations établies œuvrant à la " protection " des animaux s'ajoutent désormais des collectifs revendiquant plutôt leur " libération ". Leur point commun : défendre les intérêts des animaux. Le lectorat francophone ne disposait pas encore de synthèse distanciée, faisant le point sur les propriétés sociales, politiques et morales de ces mouvements. Ce livre entend combler ce manque en présentant l'état des connaissances sur l'histoire et la structuration de la cause animale aujourd'hui.
Cette mise en perspective remonte jusqu'au XIXe siècle. Les mobilisations contemporaines sont cartographiées. Les raisons de l'engagement pour les animaux et la variété de ses formes sont analysées, de même que les liens des mouvements avec d'autres mondes sociaux (les politiques publiques, les marchés, le monde académique).
Cet ouvrage fournit ainsi des clés de compréhension sociologique sur la façon dont la défense des animaux transforme nos sociétés. "
Cette mise en perspective remonte jusqu'au XIXe siècle. Les mobilisations contemporaines sont cartographiées. Les raisons de l'engagement pour les animaux et la variété de ses formes sont analysées, de même que les liens des mouvements avec d'autres mondes sociaux (les politiques publiques, les marchés, le monde académique).
Cet ouvrage fournit ainsi des clés de compréhension sociologique sur la façon dont la défense des animaux transforme nos sociétés. "
"L’objectif de cet article est d’analyser les rapports entre les sciences sociales et la montée en puissance de la cause animale. Retraçant la manière dont l’objet « relations humains-animaux » s’est constitué dans les contextes anglo-américain et français, je défends l’idée que l’évolution générale de ces recherches participe de la montée du zoocentrisme. Plus spécifiquement, j’analyse la manière dont les théories antispécistes et l’éthique animale, très influentes dans le monde anglo-américain, ont été reçues en France. Les critiques formulées à leur encontre par les universitaires en sciences sociales sont particulièrement étudiées. Je montre comment ces critiques contribuent – paradoxalement – à constituer l’éthique animale en point de passage obligé pour toute réflexion académique sur les rapports aux animaux, en lui offrant un nouvel espace éditorial, celui des sciences sociales."